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LOIS ET PRINCIPES RÉGISSANT LA VIE DES ENTREPRISES | ![]() |
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Pierre CÉLIER, Professeur de l'ENSET de Mohammedia | ![]() |
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Document mis en ligne le 21/12/2003 | ![]() |
De nombreux auteurs ont formulé un certain nombre de "lois" et "principes" qui, selon eux, régissent la vie des entreprises et de l'économie ... En voici quelques unes, parmi les plus connues et/ou les plus savoureuses : |
ORGANISATION :
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Edouard A. Murphy, ingénieur à l'US Air Force, supervisait, en 1949, une expérience nécessitant l'utilisation de seize capteurs accrochés en divers endroits du corps d'un soldat-cobaye. Il y avait deux façons d'accrocher les capteurs. Une bonne et une mauvaise. Un de ses subordonnées réussit à installer simultanément les seize capteurs dans la mauvaise position... Ceci l'amena à formuler cette loi qui allait lui valoir une gloire internationale : s''il existe plusieurs manières de faire quelque chose et que l'une d'elles est susceptible d'engendrer une catastrophe, on peut être certain qu'il se trouvera quelqu'un pour la choisir ! |
C. Northcote Parkinson, professeur de science politique, est l'auteur d'un ouvrage "Parkinson's law" paru en 1958 où il décrit de manière humouristique les défauts de fonctionnement des grandes organisations. |
Sa loi la plus connue ("Work expands to fill the time available for its completion") traduit le fait qu'un individu tend généralement à utiliser tout le délai dont il dispose pour effectuer un travail, quelque soit la durée de ce délai |
C.N. Parkinson est également l'auteur d'autres lois moins connues (cf. page consacrée à la loi de Parkinson) dont, notamment, celle dite "de l'insignifiance : Le temps passé sur une question est en proportion inverse à son importance" selon laquelle, lors d'une réunion, les individus ont tendance à passer plus de temps sur des questions mineures (plus faciles à maîtriser, sur lesquelles chacun à son mot à dire) que sur les questions majeures (plus techniques et requérant un travail préalable d'approfondissement et d'analyse). |
Laurence J. Peter, psychologue et professeur d'éducation à l'Université de Californie du Sud a publé en 1969 un ouvrage "The Peter principle" (qui aurait été, en fait, rédigé par R. Hull, auteur de pièces pour la télévision et le théatre). |
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- dans une organisation, le travail est réalisé par ceux qui n'ont pas encore atteint leur niveau d'incompétence ; |
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- la supercompétence aboutit souvent au renvoi parce qu'elle bouleverse le principe hiérarchique ; |
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- un salarié qualifié et efficace consent rarement à demeurer longtemps à son niveau de compétence, il va tout faire pour se hisser jusqu'au niveau où il sera incompétent ! |
Dilbert, est l'anti-héros d'une bande dessinée célébre où son auteur, Scott Adams, expose sa vision sarcastique du fonctionnement des entreprises. |
Ivan Illich est surtout connu pour ses travaux en matière d'éducation. Au cours de ses recherches, il a remarqué que la "loi des rendements décroissants", développée par Turgot et les économistes classiques (dans la zone dite des rendements décroissants, on ne double pas nécessairement la quantité de blé produite en doublant la quantité de travail agricole - plus on approche d'une certaine limite, plus il faut ajouter de travail pour obtenir toujours moins de blé supplémentaire), peut également s'appliquer à l'activité humaine... Au-delà d'un certain seuil, l'efficacité de l'être humain finit par devenir négative. |
L'économiste écossais Adam Smith (1723-1790) est l'auteur de "Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations" (1776). |
Si, par exemple, nous avons : |
France
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États-Unis
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... Alors la France aurait intérêt à se spécialiser dans la production du produit X et les États-Unis dans celle du produit Y, la production conjointe des deux pays dans la production où ils détiennent respectivement un avantage absolu étant alors maximum et l'échange permettant de satisfaire les besoins de chacun. |
Sans entrer dans le détail des nombreuses controverses qu'a pu susciter cette théorie (problème de l'indépendance stratégique des pays, de la fixation des rapports d'échange, de la protection des indusctries naissantes, etc.) on voit que cette loi ne peut expliquer qu'une partie du commerce international puisqu'elle laisse de côté les pays qui auraient une productivité inférieure à celle des autres pour l'ensemble des produits (cf. "loi des avantages comparatifs" de D. Ricardo). |
L'économiste anglais David Ricardo (1772-1823) est notamment l'auteur "Des principes de l'économie politique et de l'impôt" (1817). |
Si, par exemple, nous avons : |
France
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États-Unis
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1
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4
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1
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2
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... Alors les États-Unis détiennent un avantage absolu à la fois sur les produits X et Y, mais leur avantage relatif étant plus élevé pour le produit X (productivité 4 fois supérieure à la France) ils auraient intérêt à s'y spécialiser car, dans la mesure où le rapport d'échange international s'établit entre les deux rapports nationaux (1/1 < r < 4/2), chaque pays y trouvera avantage. |
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En effet, en cas d'économie autarcique la France échangerait 1 X contre 1 Y et les États-Unis 4 X contre 2 Y. Au contraire, en se spécialisant respectivement dans la production de Y et X et en supposant que le rapport d'échange s'équilibre à r = 1,5 : la France obtiendra 3 X contre 2 Y (gain d'une unité de X par échange, soit 1 heure de travail) et les États-Unis 2 Y contre 3 X (gain d'une unité de X par échange, soit 1/4 d'heure de travail). |
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Le rapport d'échange retenu ici (r = 1,5) est arbitraire, mais il est facile de vérifier que le commerce entre ces deux pays reste mutuellement avantageux dès lors que les termes de l'échange s'établissent à l'intérieur de la fourchette des coûts relatifs propres à chaque pays (r = 1/1 = 1 pour la France et r = 4/2 = 2 pour les États-Unis). John Stuart Mill (1806-1873, "Principes d'économie politique", 1848) complétera d'ailleurs cette analyse en montrant qu'à l'intérieur de cette fourchette, les termes de l'échange se déterminent en fonction des comportement de demande propres à chaque pays pour les deux marchandises. |
Cette loi a fait l'objet de nombreuses controverses dans la mesure où elle ne prend pas en compte de multiples facteurs (niveau d'intégration des économies considérées, degré d'interdépendance intersectoriels, risque de dépendance stratégique des pays, possibilité de reconversion, etc.) susceptibles d'en réduire fortement la portée. |
La loi de Ricardo étant basée sur la théorie de la valeur-travail (avantages comparatifs exprimés à partir des dépenses de travail nécessaires à la production des différents biens dans chaque pays), les économistes suédois Eli Hecksher et Bertil Ohlin (1899-1979) l'ont reformulé au XX° siècle, dans des termes plus conformes à l'analyse néo-classique (la production résultant, dans ce cadre, d'une combinaison de divers facteurs), en essayant de montrer que la spécialisation internationale tendait à égaliser les rémunérations relatives des facteurs d'un pays à l'autre. |
J.O. Peckham, ancien vice-président du panel Nielsen, est l'auteur de nombreuses études portant, notamment, sur l'élasticité des ventes à la publicité et les relations entre l'impact de la publicité et le montant du budget publicitaire (absence de relation linéaire). |
Armand Morgenztern a été directeur de la recherche du groupe de communication Publicis avant de travailler pour le Carat Espace (centrale d'achat d'espace publicitaire). Il est notamment connu pour ses travaux sur la l'attention et la mémorisation des messages publicitaires. |
Ceci l'a conduit à formulé la "loi de Morgenztern" selon laquelle : |
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- au 1er contact, le souvenir dépend d'un coefficient unique : le "b" (pourcentage de personnes qui, exposés pour la 1ère fois à un message nouveau, mémorisent la marque et au moins un des éléments visuels ou textuels de l'annonce. C'est donc un taux de mémorisation du message qui est évalué par test et varie suivant les médias... Mathématiquement : b = a², avec a représentant la proportion de personnes prêtant attention au message lors du 1er contact) |
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- à chaque nouveau contact : une fraction constante (le b) de personnes qui n'avaient pas mémorisé le message vont augmenter le groupe de ceux qui l'avaient mémorisé. |
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Exple : annonce couleur presse magazine, b = 10 % |
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ü 1° contact : 10% d'individus l'ont mémorisé (Þ 90 % non mémorisé) |
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ü 2° contact : 10% + 10% (90%) = 19 % d'individus l'ont mémorisé (Þ 81 % non mémorisé) |
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ü 3° contact : 19 % + 10% (81%) = 27,1% d'individus l'ont mémorisé (Þ 72,9 % non mémorisé) |
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ü etc... Ce qui peut se formuler, mathématiquement, de la façon suivante : |
Þ Sn = 1 - (1 - b ) n
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avec :
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Sn = % personne ayant mémorisé message après n insertions
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® Dans l'exemple précédent, pour 4°contact : S4 = 1 - (1- 0,1)4 = 34,39 % Û 27,1% + 10%(27,9%) |
Médias
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b
moyen
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Nbre contacts maxi. impact
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Mémorisation à impact maxi
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Seuil maxi de contacts
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Pénétration mé-morielle au seuil
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Carl Friedrich Gauss, astronome, mathématicien et physicien allemenad (1777-1855) est à l'origine de nombreuses découvertes. Parmi celles-ci on lui doit notamment, sur le plan mathématiques, la fameuse courbe qui porte son nom et qui permet de montrer comment se répartissent les individus d'une population en fonction d'une caractéristique donnée. |
L'économiste et sociologue italien Vilfredo Pareto (1848-1923) est notamment connu pour ces travaux sur l'inégalité de la répartition des revenus dans la société (20 % de la population concentrant 80 % des revenus). |
Cofondateur de la société Intel, Gordon Moore avait affirmé, dès 1965, que le nombre de transistors par circuit de même taille allait doubler, à prix constants, tous les ans. Un de ses amis, le professeur Carver Mead de Cal Tech, a baptisé ce postulat "la loi de Moore". En 1975, Gordon Moore actualisa cette affirmation, en portant à dix-huit mois le rythme de ce doublement. Il en déduisit que la puissance des ordinateurs allait croître de manière exponentielle et ce pour des années. |
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- cet ordinateur est déjà obsolète le jour où on le sort de son emballage ! |
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- la puissance de cet ordinateur permet d'y ajouter un nombre croissant de fonctionnalités, qui multiplient les probabilités de "bugs". |
Notons, toutefois, qu'en 1997, G. Moore a nuancé sa loi, déclarant que la croissance des performances des puces se heurterait, aux environ de 2017, à une limite physique : celle de la taille des atomes. Sachant que, d'ici là, nos ordinateurs devraient être environ 1 500 fois plus puissants qu'aujourd'hui. |
C'est en 1987, Robert Solow, Américain et prix Nobel d'économie, a énoncé son fameux paradoxe, selon lequel l'informatique serait partout, sauf dans les statistiques de productivité (cf. article illustrant le paradoxe de Solow). |
Robert Metcalfe est l'un des inventeurs de la norme technique qui donna naissance au réseau internet. |